Les tableaux de Kotscha Reist sont basés sur des modèles photographiques qu'il transpose sur le support en les interprétant librement et parfois en les variant. La plupart du temps, les références proviennent de journaux et de magazines, mais il utilise aussi souvent ses propres photographies ou celles qu'il a trouvées. Tantôt avec une certaine retenue, tantôt avec une mise en scène puissante, un cosmos d'actualité et d'histoire se déploie devant le spectateur. Les paysages et les intérieurs côtoient les œuvres figuratives. Les motifs sont variés : on retrouve cependant toujours des structures de branches, des personnes aux attitudes curieuses, des situations de fenêtres ou des animaux - et souvent plusieurs versions du même sujet. Les modèles sont modifiés par agrandissement ou réduction ; pour ce faire, il masque des détails ou les place brusquement au centre ou encore cache certaines parties de l'image. Mais il met toujours l'accent sur ce qui semble être banal, ce qui lui permet d'échapper à la réalité.
D'un côté, les images peuvent montrer une vision d'un microcosme, de l'autre, une représentation presque macrocosmique du monde. Dans tous les cas, ce sont des instantanés arrachés à l'axe du temps, parfois totalement décontextualisés et placés dans un nouveau monde - des fragments de mémoire irritants d'une mémoire collective. La structure ouverte laisse de la place à l'histoire et surtout aux histoires. Des banalités s'estompent dans l'espace du temps et s'imposent pourtant immédiatement, parfois sans qu'on le veuille, à la conscience du spectateur.


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